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 Le nègre vous emmerde, pour Aimé Césaire

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AuteurMessage
Francois Lafeignasse
Fanchou
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Francois Lafeignasse


Nombre de messages : 2356
Date d'inscription : 07/11/2006

Le nègre vous emmerde, pour Aimé Césaire Empty
MessageSujet: Le nègre vous emmerde, pour Aimé Césaire   Le nègre vous emmerde, pour Aimé Césaire Icon_minitimeSam 7 Juin 2008 - 10:50

LE NÈGRE VOUS EMMERDE Pour Aimé Césaire
Claude Ribbe
éditions Buchet-Chastel
140 pages
En vente partout 12 E. ?


Jeudi 5 juin 20 h 30 : Claude Ribbe présente son livre sur scène avec Toure Kunda à l'occasion du concert exceptionnel de Toure Kunda au Cabaret Sauvage.

Vendredi 6 juin 17 h à Lille : signature à la librairie le Furet du Nord
Samedi 7 juin 15 h à Lyon : signature à la librairie Inversalis 49 rue
Turbil 69003 et bientôt à Paris (Fnac Montparnasse, l'Ecume des Pages),
Sarcelles (espace culturel Leclerc), Pointe-à-Pitre, Fort de France, Nantes et Bordeaux.

"Une digne oraison funèbre. Orageuse et houleuse comme l'écriture de Césaire"
Grégory Protche (Gri-Gri International)

"Justesse, art du lien, de la citation, bref, de la rhétorique, qui fait toute la force et la différence" (Philippe Di Folco)

Le corps de Césaire en Martinique, l'esprit de Césaire au Panthéon.
http://www.ipetitions.com/petition/Cesaire/index.html

« Le Nègre vous emmerde ». Ce fut la réponse qu'Aimé Césaire réservait aux racistes. Claude Ribbe estime que cette formule lapidaire reste juste aujourd'hui, même après la mort du « chantre de la Négritude ». Il explique pourquoi : avant son décès, ce n'est pas au poète qu'ont rendu visite les prétendants au mandat de Président de la République. Ils défilèrent tous à Fort-de-France, de Ségolène Royal à François Bayrou, de Dominique de Villepin à Nicolas Sarkozy.
Et puis, après l'avoir méprisé, voire persécuté, la France lui a offert des funérailles nationales et des tonnes de fleurs de rhétorique.
Reste en suspens la question de son entrée au Panthéon.
Faudra-t-il y mettre ou non sa dépouille mortelle ?
A partir de là, Claude Ribbe interpelle les Français. Sont-ils enfin capables de regarder en face la réalité de leur racisme ?
Claude Ribbe est ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure. Il a publié plusieurs ouvrages dont Le Crime de Napoléon en 2005.
La critique de Philippe Di Folco (30 mai 2008) Edité en jaune et rouge chez Buchet-Chastel et sous-titré "pour Aimé Césaire", le dernier livre de Claude Ribbe, auteur remarqué en 2005 pour Le Crime de Napoléon (Editions Privé), porte en lui le feu d'une analyse rédigée non pas dans l'urgence (ce qui est pourtant le cas), mais parce qu'il est toujours nécessaire de rappeler aux personnes qui daignent encore lire des livres, le peu de considération offerte aux poètes, surtout si leur peau sombre, leur langue bien pendue, leur ténacité irréductible, les maintient dans le camp des "irrécupérables".

On raconte que Césaire, dans les années 1930, se trouvait place d'Italie à Paris, quand un homme au volant de sa voiture lui aurait lancé : "Eh, p'tit nègre... !" Et Césaire de lui rétorquer : "Le nègre vous emmerde !".
Peut-être que ce "vous" fait la marque des grands. Comme on dira d'un artiste : il a la classe. L'attitude. Juste l'attitude.

Or, il se trouve que les agents républicains de tous bords semblent là rater une belle occasion : celle de panthéoniser Aimé Césaire, j'ajouterais : "pour de vraies raisons et avec les formes" . Ribbe en offre une manifeste, et, disons-le, une magnifique démonstration.
Il rappelle le parcours de ce martiniquais avant tout français, maire de Fort de France puis député (avant d'être auteur) dès 1946, mais aussi longtemps membre du PC, qu'il fut préfacé par André Breton, etc., etc., mais surtout l'auteur d'un livre qui maintient en éveil la mauvaise conscience de l'esprit colon qui sommeille encore en beaucoup de nos concitoyens : Discours sur le colonialisme (1950). Ce texte est étudié dans les collèges aujourd'hui. J'ai vérifié. La censure rappelée par Ribbe n'a finalement pas été pérenne.

Qu'Olivier Py ait rendu possible à l'Odéon le seul hommage intéressant (qui vit jouer La Tragédie du Roi Christophe écrite en 1963) n'étonnera guère les partisans d'un théâtre français joué par des français pour des français : l'entrée de Césaire à la Comédie française est récente, celle de Marie N'Diaye fait encore jaser les cons de tous bords, comme l'idée d'intituler "Continents noirs", une collection chez Gallimard ouvertes aux plumes francophones issues des anciennes colonies afro-antillaises : "Mais quelle drôle d'idée quand même", ricanait lors du dernier salon du livre de Paris un type que je croyais plus intelligent et qui voyait depuis dix ans tous les jours dans les bureaux de Nova ses potes "blacks" galérés comme des malades à la recherche d'un éditeur qui propose autre chose que du compte d'auteur.
Les détracteurs, les fâcheux, mais aussi certains intéressés (les négrophiles ?) préfèreraient le silence, comme pour mieux ajouter au mépris.
A cette logique de mort (de la mémoire), il faut répondre par le bruit. Claude Ribbe n'est pas du genre à se taire. On se souvient de ses prises de paroles (quand on tente de réduire son essai Le Crime de Napoléon à un "Napoléon = Hitler"), il y revient d'ailleurs sur son site http://www.claude-ribbe.com/ , territoire de liberté de paroles et de "mots mis en face des choses" :
là encore, je ne connais pas beaucoup d'intellectuels abordant toutes ces questions avec autant de justesse dans l'argumentation (il en est un dont je n'écrirai pas le nom [Ribbe en a le courage, lui] qui s'associant à quelque comique autrefois aimé de nous, ferait mieux de réfléchir avant de parler).

Cette justesse, cet art du lien, de la citation, bref, de la rhétorique, fait toute la force et la différence dans Le Nègre vous emmerde.
Il est bon d'y lire comment les Villepin, Bayrou, Royal et autres politicards borgnes, tentèrent ces dernières années de récupérer les votes martiniquais (et antillo-guyanais) en cherchant la bénédiction de Césaire. On ne s'étonnera guère des manoeuvres mais plus de l'attitude de Césaire : il tiendra la dragée haute face à De Gaulle en 1964, face à Giscard ensuite, et finalement, ce n'est PAS parce que Mitterrand tient quelque peu ses promesses en matière d'autonomie et de reconnaissance des "DOM", que le Césaire politique devient le parangon du Socialisme. Quant à Sarko : il déboute le ministre pour accueillir ensuite le candidat aux présidentielles. Liberté grande.

Page 70-71, je vous recommande un vibrant passage sur le "dénominateur commun" et la solidarité de la souffrance. Si l'on ne croit pas à ça, c'est à vous désespérer de la race humaine.
Ah ! le mot "race" : Ribbe lui fait un sort, bon c'est pas nouveau, mais ça fait là aussi du bien de lire "dans le bon sens", des choses qui nous semblaient acquises, voire élémentaires. En vérité, les faits, l'actualité, démontrent tous les jours notre incapacité linguistique à faire notre révolution [en ce qui me concerne, cette révolution-là commencée au lycée n'a jamais cessé d'advenir...]

On apprend aussi ce qu'a été le Bumidom (Bureau pour la migration intéressant les départements d'outre-mer). Je ne savais pas. Mais j'avais quelque doutes.
Là encore, De Gaulle, comme Napo, en prend pour son grade de général.

Enfin on revient sur le Panthéon, ce monument laïque dont rien que la croix dominante signifie la sombre hypocrisie. J'ai longtemps été partisan d'un Diderot au Panthéon : mais le côté "girouette" du confondateur de
l'Encyclopédie ne plait pas aux panthéonisateurs. Césaire serait-il "rangé" dans le secteur "inclassable" et de fait, non-admissible sous la coupole Soufflot ? Après la mise en bière sur son sol natal, la mise en boîte par les récupérateurs, pour terminer avec une mise au tombeau symbolique, un "cénotaphe" : c'est entre autres ce que dit Ribbe.

Je n'ai qu'un seul regret : les deux dernières petites phrase, au dos du livre, de ce que l'on appelle l'argumentaire destiné au lecteur pressé : "A partir de là, Claude Ribbe interpelle les Français. Sont-ils enfin capables de regarder en face la réalité de leur racisme ? "

Ce livre vaut bien mieux qu'une tentative de culpabiliser "les Français" sur
ce qu'ils auraient en propre : une forme inhérente de racisme. Oublions le marketing, les généralités maladroites de dos de couverture, et lisons cet essai : le 5 juin dans toutes les librairies (enfin, on l'espère).
Lire la suite http://www.claude-ribbe.com/dotclear/
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