La Grappa
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

La Grappa

Amitié Fraternité Grappa
 
AccueilAccueil  GalerieGalerie  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

 

 Directive retour

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Lafleur
Chevaliers de la Plume Noire
avatar


Nombre de messages : 505
Age : 44
Nationalité : Pirate !!
Date d'inscription : 15/01/2008

Directive retour Empty
MessageSujet: Directive retour   Directive retour Icon_minitimeMar 17 Juin 2008 - 14:00

Un petit pied de nez plein de sens de Morales à l'encontre de l'Union Européenne, Ca commencerait pas à ressembler à 36 là?

Citation :
Jusqu'à la fin de la Seconde guerre mondiale, l'Europe était un continent
d'émigrants. Des dizaines de millions d'Européens partirent aux Amériques pour
coloniser, échapper aux famines, aux crises financières, aux guerres ou aux
totalitarismes européens et à la persécution des minorités ethniques.
Aujourd'hui, je suis avec préoccupation le processus de la dite "directive retour".
Ce texte, validé le 5 juin passé par les ministres de l'Intérieur des 27 pays de
l'Union européenne, doit être approuvé le 18 juin par le Parlement européen. Je
perçois qu'il durcit de manière drastique les conditions de détention et
d'expulsion des migrants sans papier, quelque ait été leur temps de séjour dans
les pays européens, leur situation de travail, leurs liens familiaux, leur volonté et
le succès de leur intégration.
Les Européens sont arrivés dans les pays d'Amérique latine et d'Amérique du
Nord, en masse, sans visa ni conditions imposées par les autorités. Ils furent
toujours bienvenus, et le demeurent, dans nos pays du continent américain, qui
absorbèrent alors la misère économique européenne et ses crises politiques. Ils
vinrent sur notre continent en exploiter les richesses et les transférer en Europe,
avec un coût très élevé pour les peuples premiers de l'Amérique. Comme par
exemple dans le cas de notre Cerro Rico de Potosi et de ses fabuleuses mines qu
donnèrent sa masse monétaire au continent européen entre le XVIème et le
XIXème siècle. Les personnes, les biens, les droits des migrants européens
furent toujours respectés.
Aujourd'hui, l'Union européenne est la principale destination des migrants du
monde, conséquence de son image positive d'espace de prospérité et de libertés
publiques. L'immense majorité des migrants viennent dans l'Union européenne
pour contribuer à cette prospérité, non pour en profiter. Ils occupent les emplois
de travaux publics, dans la construction, les services aux personnes et dans les
hôpitaux, que ne peuvent ou ne veulent occuper les Européens. Ils contribuent
au dynamisme démographique du continent européen, à maintenir la relation
entre actifs et inactifs qui rend possible ses généreux systèmes de solidarité
sociale et dynamisent le marché interne et la cohésion sociale. Les migrants
offrent une solution aux problèmes démographiques et financiers de l'UE.
Pour nous, nos émigrants représentent l'aide au développement que les
Européens ne nous donnent pas – vu que peu de pays atteignent réellement
l'objectif minimum de 0,7 % du PIB d'aide au développement. L'Amérique latine
a reçu, en 2006, 68 milliards de dollars de transferts financiers de ses émigrés,
soit plus que le total des investissements étrangers dans nos pays. Au niveau
mondial, ces transferts atteignent 300 milliards de dollars, qui dépassent les 104
milliards de dollars octroyés au nom de l'aide au développement. Mon propre
pays, la Bolivie, a reçu plus de 10 % de son PIB en transferts de fond des
migrants (1,1 milliards de dollars), soit un tiers de nos exportations annuelles de
gaz naturel.
Il apparaît que les flux de migration sont bénéfiques pour les Européens et, de
manière marginale, aussi pour nous du Tiers-Monde, vu que nous perdons des
millions de personnes de main-d'œuvre qualifiée en laquelle, d'une manière ou
d'une autre, nos États, bien que pauvres, ont investi des ressources humaines et
financières.
Il est regrettable que le projet de "directive retour" complique terriblement cette
réalité. Si nous concevons que chaque État ou groupe d'États puisse définir ses
politiques migratoires en toute souveraineté, nous ne pouvons accepter que les
droits fondamentaux des personnes soient déniés à nos compatriotes et à nos
frères latino-américains. La directive retour prévoit la possibilité d'un
enfermement des migrants sans papier jusqu'à 18 mois avant leur expulsion – o
"éloignement" selon le terme de la directive. 18 mois ! Sans procès ni justice !
Tel qu'il est le projet de directive viole clairement les articles 2, 3, 5, 6, 7, 8 et 9
de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme de 1948. Et en particulier
l'article 13 qui énonce :
"1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à
l'intérieur d'un Etat.
2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir
dans son pays."
Et, pire que tout, il existe la possibilité d'emprisonner des mères de familles et
des mineurs, sans prendre en compte leur situation familiale ou scolaire, dans
ces centres de rétention où nous savons que surviennent des dépressions, des
grèves de la faim, des suicides. Comment pouvons-nous accepter sans réagir qu
soient concentrés dans ces camps nos compatriotes et frères latino-américains
sans papier, dont l'immense majorité travaille et s'intègre depuis des années ?
De quel côté est aujourd'hui le devoir d'ingérence humanitaire ? Où est la "libert
de circuler", la protection contre les emprisonnements arbitraires ?
Parallèlement, l'Union européenne tente de convaincre la Communauté Andine
des Nations (Bolivie, Colombie, Équateur, Pérou) de signer un "Accord
d'association" qui inclue en son troisième pilier un traité de libre-échange, de
même nature et contenu que ceux qu'imposent les États-Unis. Nous subissons
une intense pression de la Commission européenne pour accepter des conditions
de profonde libéralisation pour le commerce, les services financiers, la propriété
intellectuelle ou nos services publics. De plus, au nom de la "protection
juridique", on nous reproche notre processus de nationalisation de l'eau, du gaz
et des télécommunications réalisés le Jour des travailleurs. Je demande, dans ce
cas : où est la "sécurité juridique" pour nos femmes, adolescents, enfants et
travailleurs qui recherchent un horizon meilleur en Europe ?
Promouvoir d'un côté la liberté de circulation des marchandises et des flux
financiers, alors qu'en face nous voyons des emprisonnements sans jugement
pour nos frères qui ont essayé de circuler librement… Ceci est nier les
fondements de la liberté et des droits démocratiques.
Dans ces conditions, si cette "directive retour" devait être approuvée, nous
serions dans l'impossibilité éthique d'approfondir les négociations avec l'Union
européenne et nous nous réservons le droit d'imposer aux citoyens européens le
mêmes obligations de visas qui nous ont été imposées le 1er avril 2007, selon le
principe diplomatique de réciprocité. Nous ne l'avions pas exercé jusqu'à
maintenant, attendant justement des signaux positifs de l'UE.
Le monde, ses continents, ses océans, ses pôles, connaissent d'importantes
difficultés globales : le réchauffement global, la pollution, la disparition lente
mais sûre des ressources énergétiques et de la biodiversité alors qu'augmentent
la faim et la misère dans tous les pays, fragilisant nos sociétés. Faire des
migrants, qu'ils soient sans papier ou non, les boucs émissaires de ces
problèmes globaux, n'est en rien une solution. Cela ne correspond à aucune
réalité. Les problèmes de cohésion sociale dont souffre l'Europe ne sont pas la
faute des migrants, mais le résultat du modèle de développement imposé par le
Nord, qui détruit la planète et démembre les sociétés des hommes.
Au nom du peuple de Bolivie, de tous mes frères du continent et des régions du
monde comme le Maghreb et les pays de l'Afrique, je fais appel à la conscience
des dirigeants et députés européens, des peuples, citoyens et militants d'Europe
pour que ne soit pas approuvée le texte de la "directive retour". Telle que nous l
connaissons aujourd'hui, c'est une directive de la honte. J'appelle aussi l'Union
européenne à élaborer, dans les prochains mois, une politique migratoire
respectueuse des droits de l'Homme, qui permette le maintien de cette
dynamique profitable pour les deux continents, qui répare une fois pour toutes
l'énorme dette historique, économique et écologique que les pays d'Europe ont
envers une grande partie du Tiers-Monde, et qui ferme définitivement les veines
toujours ouvertes de l'Amérique latine. Vous ne pouvez pas faillir aujourd'hui
dans vos "politiques d'intégration" comme vous avez échoué avec votre
supposée "mission civilisatrice" du temps des colonies.
Recevez tous, autorités, eurodéputés, camarades, un fraternel salut depuis la
Bolivie. Et en particulier notre solidarité envers tous les "clandestins".
Evo Morales Ayma
Président de la République de Bolivie
10 juin 2008
Revenir en haut Aller en bas
Sowell

Sowell


Nombre de messages : 415
Age : 43
Navyre : Galion à chevaux
Nationalité : Pyrate
Date d'inscription : 18/06/2007

Directive retour Empty
MessageSujet: Re: Directive retour   Directive retour Icon_minitimeMar 17 Juin 2008 - 15:02

Dites,elle est rangée où déjà la dynamite???

Déjà,la situation actuelle sur ce point et la façon de traiter les êtres Humains concernés commençait à me chauffer les oreilles,mais là..........

Le Père Morales à raison,mais je doute que cela suffise à inverser la vapeur...

Va p'tête falloir se lever un matin,se regarder dans une glace,et décider d'être un Homme...Ou pas...
Revenir en haut Aller en bas
 
Directive retour
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» MON 810, le retour du retour du retour du.... du MONsanto
» Directive de la honte
» Le Germain est de Retour ! Bande de Ladres ! hahahaha
» DEPARTS ET RETOURS DE VACANCES / Signaler le ici !
» Retour ou pas ? Telle est la question...

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
La Grappa :: Zone Hors-Jeu-
Sauter vers: